David Betoubam : faire découvrir la culture africaine autour d’un repas
octobre 07, 2011Rencontre avec David Betoubam, créateur de l’entreprise La Case Africaine, traiteur, accompagné par le Groupement de Créateurs de Sénart, diplômé du DUCA en septembre 2008 et lauréat régional Talents des Cités 2009.
Quel a été votre parcours avant d’intégrer le Groupement de Créateurs ?
Après un BTS commercial, j’ai eu plusieurs expériences professionnelles dans le commerce, la gestion et la logistique. Je me suis vite rendu compte que cela ne me correspondait pas vraiment. Je ne me sentais pas m’épanouir, c’est pour cela que j’ai pensé à me lancer dans l’entrepreneuriat. Depuis tout petit, j’ai cette idée de créer un restaurant et d’être mon propre patron.
Quel était votre projet au départ et comment a-t-il évolué depuis ?
Lorsque je suis arrivé au Groupement de Créateurs, je souhaitais monter un projet de restauration africaine avec deux autres associés, pour donner la possibilité de découvrir la culture, les racines et les coutumes africaines, au moment d’un repas. Notre but était de casser l’image de l’Afrique qui est véhiculée et qui, à mon sens, dénigre un peu l’Afrique.
Pendant la phase d’émergence qui a duré environ quatre mois, nous avons travaillé sur le projet. Nous nous sommes posé de nombreuses questions, savoir si nous étions vraiment prêts. Nous avons ensuite sauté sur l’occasion d’intégrer la phase de formation DUCA, car travailler sur le projet tout en ayant un diplôme qui est reconnu, on s’est dit pourquoi pas ? Le DUCA nous a permis de faire une formation de 6 mois avec des professeurs et des personnes qualifiées (avocats, comptables…).
A la fin du DUCA (en septembre 2008, ndlr) nous avons essayé de chercher un local sur Sénart, de faire différentes démarches, qui n’ont pas abouti. Chacun est parti de son côté, afin de se rassembler plus tard quand nous serons un peu plus forts, d’ici deux ans sans doute, le temps d’atteindre un certain objectif financier. Nous étendrons par ailleurs notre recherche de local dans les alentours.
Un de mes associés a ouvert son entreprise de monteur de stand pour des salons professionnels. L’autre est conducteur de bus sur Sénart. Pour ma part, j’ai créé mon entreprise en avril 2011 de traiteur africain, et elle démarre assez difficilement. Je travaille en parallèle pour pouvoir subvenir à mes besoins et mettre de l’argent de côté. Je suis en train de travailler sur d’autres projets, et je continue à persévérer dans mon entreprise de traiteur pour pouvoir développer mon activité.
Qu’est-ce que le Groupement de Créateurs vous a apporté ?
J’ai pu me remettre en question, apporter de la maturité à mon projet, lui permettre de prendre forme, d’être plus concret. Avant je me disais que les gens se lançaient un peu comme ça. Maintenant, je me rends compte que c’est un métier, une vocation.
Vous avez commencé jeune (22 ans ndlr), votre âge était-il un atout ou une difficulté ?
Lors de la phase de formation au DUCA, il y avait des stagiaires de tous âges. Je n’ai pas été impressionné de voir des personnes expérimentées autour de moi, au contraire, j’étais encore plus motivé car j’avais besoin d’apprendre. Cela me faisait également plaisir de savoir que j’avais déjà trouvé un peu mon chemin, alors que d’autres personnes sont passées par différents endroits et sont venus par le Groupement de Créateurs un peu tard, et le regrettaient d’ailleurs. Je me dis que je suis encore jeune, et c’est une force.
Qu’est-ce que vous conseilleriez à d’autres personnes qui comme vous voudraient se lancer ?
D’être bien sûr et bien se remettre en question parce que créer son activité demande quelques sacrifices. S’ils sentent que c’est vraiment pour eux, je leur conseille persévérance, motivation et détermination.