L’efficacité des Groupements de Créateurs démontrée
octobre 13, 2016Dans l’objectif de démontrer de façon scientifique leur impact sur l’autonomie et l’insertion des jeunes peu qualifiés, les Groupements de Créateurs se sont engagés de 2010 à 2015 dans une évaluation d’impact dans le cadre du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) dont les résultats viennent d’être publiés par le Ministère de la Jeunesse.
Financée par l’UIMM dans le cadre de sa dotation au FEJ, cette évaluation a été réalisée par le CREST (Bruno Crépon), J-PAL (fondé par Esther Duflo) et Sciences Po (Elise Huillery et Yann Algan).
L’expérimentation s’est portée uniquement sur la phase d’émergence, qui concerne tous les bénéficiaires du dispositif (seuls 20% continuent en formation DUCA).
La méthode d’évaluation étant celle de la randomisation, les jeunes souhaitant intégrer les Groupements de Créateurs étaient sélectionnés par tirage au sort. 902 jeunes ont ainsi été inclus dans l’expérimentation, dont 469 dans le groupe des bénéficiaires et 433 dans le groupe de comparaison. 52% étaient de niveau infra bac. L’ensemble des jeunes a ensuite été soumis à deux enquêtes administrées par téléphone à 11 mois puis à 21 mois après leur inclusion.
Les premiers résultats communiqués par les évaluateurs (rapport complet normalement publié courant octobre 2016), permettent de faire la démonstration de l’impact du dispositif sur l’insertion professionnelle et l’autonomie des jeunes demandeurs d’emploi :
- Les effets sur l’entrepreneuriat pourraient paraître paradoxaux : en effet, deux ans après leur entrée dans le Groupement de Créateurs, les jeunes bénéficiaires sont moins nombreux que les non-bénéficiaires à mener une activité de type travailleur indépendant (2,9% contre 7,9%). Cela s’explique justement par une meilleure prise en compte de la réalité économique et des étapes préalables nécessaires au montage de leur projet.
- On constate en effet que les jeunes accompagnés par les Groupements de Créateurs prennent leur parcours en main, notamment en se tournant d’abord vers la formation dans l’année qui suit leur entrée dans le Groupement de Créateurs (86% de plus que les jeunes non-bénéficiaires), puis en décrochant plus facilement un emploi salarié dans les deux ans (23% de plus que les non-bénéficiaires).
- L’autre effet marquant concerne leurs revenus : deux ans après, ils perçoivent des revenus d’activité plus importants que les non-bénéficiaires (+22 %) et, par conséquent, dépendent moins des allocations sociales (35,7% contre 43,2% des jeunes n’ayant pas bénéficié du dispositif).
Lire le rapport complet : http://www.experimentation.jeunes.gouv.fr/1552-publication-du-rapport-final-d-evaluation-pour-l-experimentation-groupement-de-createurs.html