Portraits

Saïda Khezri : la passion de la cuisine tunisienne

Quel a été votre parcours avant d’intégrer le Groupements de Créateurs de Seine-et-Loing ?
Après avoir travaillé en tant qu’opératrice de saisie, je me suis entièrement consacrée à ma vie de famille pendant une dizaine d’années pour élever mes trois enfants. En 2005, j’ai souhaité reprendre une activité professionnelle qui me ressemble, dans la cuisine, car j’ai toujours aimé cuisiner pour mes proches.

Pourquoi avoir intégré le Groupement de Créateurs ?

J’ai tout d’abord été accompagnée à l’émergence de mon projet par les conseillers du Groupement de Créateurs de Seine-et-Loing qui m’ont ensuite proposé de suivre la formation DUCA en 2006. J’ai tout de suite sauté sur l’occasion, car c’était une opportunité de reprendre les études, d’autant que l’IUT n’est pas forcément ouvert à tout le monde. J’ai obtenu mon diplôme avec la mention bien ! Par la suite j’ai été suivie par Afile 77 (plateforme d’initiative locale membre du réseau France Initiative) par le biais d’une couveuse.

Qu’est-ce que le Groupement de Créateurs vous a apporté ?

Avant d’entrer dans le programme, je ne savais pas trop ce que je voulais faire. J’étais déjà intéressé par la cuisine, et le dispositif m’a confortée dans ce choix. Mon mari ainsi que mes enfants m’ont également soutenue dans mon expérience, malgré les contraintes horaires particulièrement importantes dans la restauration. Je n’ai pas travaillé pendant plus de 10 ans, c’est la première fois que mes enfants me voyaient travailler et aller à l’université.
Aussi, le Groupement de Créateurs m’a permis à me familiariser avec l’informatique. Pour anecdote, avant d’entrer en DUCA, je ne savais même pas ce qu’était une clé USB, alors qu’aujourd’hui j’ai créé mon site Internet !

Parlez-nous de votre activité aujourd’hui…
Je propose des produits orientaux, tunisiens essentiellement et certains produits marocains. Je suis la seule salariée. J’ai une communication simple, basée sur des cartes de visites, le bouche à oreille, et un peu de publicité sur des supports gratuits de petites annonces (Viva Street par exemple).
Aujourd’hui j’ai 25 000 € de vaisselle, deux commandes par mois, alors qu’avant je pouvais rester 4 à 6 mois sans avoir de commandes.
Je travaille en région parisienne, mais j’ai pu avoir des clients à Mulhouse, à Lyon, et ce grâce à mon site internet (www.lessaveursdetunis.com), vitrine de mon activité. Je compte bientôt ouvrir un site à la boulangerie du Clos du Mont Saint Martin à Nemours (Seine et Marne ndlr). Les clients pourront ainsi voir ce que je fais et je pourrai les rencontrer plus facilement.

Quels conseils donneriez-vous à d’autres créateurs ?
Il faut qu’ils savent ce qu’ils veulent, et s’ils ont commencé, il faut qu’ils aillent jusqu’au bout. Ce serait dommage d’avoir commencé pour ensuite abandonner. Pour ma part, j’ai connu des années difficiles lors du démarrage de mon activité mais je me suis accrochée. J’aime ce métier, malgré ses contraintes. J’ai déjà eu à servir les ambassadeurs et consuls de Tunisie en France, ce qui représente pour moi une grande satisfaction. Ce que je cherche avant tout, c’est que les clients retrouvent la cuisine traditionnelle tunisienne.


Propos recueillis par Adeline Dondon