Porteurs de projet

Yoimine : « Quand tu sais ce que tu veux, tu t’affirmes pour l’obtenir »

Comment avez-vous connu le Groupement de Créateurs ?

Au départ, je voulais préparer une licence de vente en alternance, mais je ne trouvais pas d’employeur. Je me suis donc rapprochée de la Mission Locale de Guadeloupe, en me disant que je pourrais, soit y trouver un employeur pour ma licence, soit, un travail. J’étais prête à prendre ce qui venait… C’est là que j’ai rencontré M. Epaminondas, l’animateur du Groupement de Créateurs. Or, créer mon entreprise, ça a toujours été un rêve. Dans un premier temps, en phase d’émergence, il m’a aidé à définir mon projet de création d’entreprise, puis je me suis portée candidate à la seconde phase du Groupement de Créateurs, la phase de formation au DUCA (Diplôme d’Université de Créateur d’Activité) où j’ai été admise.

Quel est votre projet ?

Mon projet, c’est d’ouvrir une entreprise de création de linges de maison haut de gamme. Je proposerai par exemple des nappes, des rideaux et napperons brodés, tissés à la main avec des fils d’or et d’autres produits rares venus d’Asie. Comme je ne sais pas broder, je ferai appel à des artisans des pays asiatiques, avec lesquels je souhaite travailler.

Comment vous est venue cette idée ?

L’idée m’est venue de ma mère, qui est entrepreneuse et vend des linges de maison. J’ai toujours eu envie de faire comme elle. C’est pourquoi, j’ai passé un bac pro vente et un BTS en négociation et relation clients, car j’aime beaucoup  le commerce.

Quand avez-vous terminé la formation DUCA et que vous a-t-elle apporté ?

J’ai obtenu mon diplôme de DUCA en juin 2017. C’est une formation très riche qui dure 6 mois, avec des stagiaires de différents niveaux : je sortais d’un BTS, mais d’autres sortaient tout juste du Baccalauréat ou n’avaient pas le Baccalauréat, les profils étaient assez mélangés.

Les différentes matières, comme la comptabilité ou la gestion, permettent d’apprendre à gérer son entreprise. Outre les évaluations continues, il y a des stages et également une épreuve finale à l’oral, qui consiste à présenter son Business Plan.

Grâce à la formation au DUCA, j’ai pu traiter toutes les questions essentielles liées à mon projet. Cela m’a aussi apporté une vision au niveau financier, notamment combien d’argent j’avais besoin de mettre de côté pour créer mon projet.

Où en êtes-vous aujourd’hui dans votre projet de création ?

Je veux me constituer un apport personnel conséquent avant de monter mon entreprise, sans avoir à demander des aides de toute part. J’ai donc préféré chercher un travail en tant que salariée avant de me lancer.

J’ai dû envoyer plus de 50 CV et lettres de motivation, puis j’ai passé plusieurs entretiens… Il y a trois mois, j’ai enfin trouvé un poste d’assistante commerciale en Intérim, qui devrait évoluer vers un CDI.  Cela n’a pas été facile, car les entreprises demandent bien souvent 3 ou 4 ans d’expérience professionnelle, ce qu’on ne peut pas avoir quand on est jeune diplômé.

Mais l’accompagnement du Groupement de Créateurs nous pousse à savoir ce que l’on veut, ça forge ton caractère et ta prise de décision. Quand tu sais ce que tu veux, tu t’affirmes pour l’obtenir.  On est encouragé à devenir entrepreneur au sens large, à « devenir quelqu’un » !

Par exemple, pour me préparer à mon entretien d’embauche, comme j’étais vraiment motivée, j’ai cherché des informations sur l’entreprise pour constituer une fiche technique. Lors de l’entretien, j’ai pu montrer que je connaissais déjà bien l’entreprise, que je m’y étais intéressée et ça a payé, car j’ai eu une réponse positive une semaine après.

Comment vivez-vous le fait d’avoir reporté votre projet de création et de travailler en tant que salariée ?

D’abord, j’aime bien ce travail d’assistante commerciale parce qu’il y a la relation avec le client. Mais je suis aussi très motivée parce que je sais que j’ai un objectif : constituer mon apport personnel.  Ainsi, dans un ou deux ans, je pourrai aboutir mon projet. Je révise régulièrement mon dossier de création, je vérifie certains points… C’est comme un bébé que je fais grandir au fur et à mesure.

D’ailleurs, je ne crois pas que je quitterai mon travail actuel, je pense que je vais créer mon entreprise en parallèle. Peut-être qu’à un moment je devrai faire un choix, si mon entreprise évolue et s’agrandit, mais tant qu’elle n’est pas créée et qu’elle ne me rapportera pas suffisamment de revenus, je garderai les deux.

Selon vous, est-ce qu’on peut entreprendre quand on a moins de 25 ans ?

Oui bien sûr, il ne faut pas hésiter. C’est justement quand on est jeune qu’on doit faire ses preuves. La société est dure, certaines personnes disent que les jeunes ne font rien de leur vie. C’est donc une opportunité de montrer ce qu’on veut et ce qu’on vaut vraiment ! Mais il faut se démener. Des jeunes qui n’ont pas un bon niveau scolaire sont forcément compétents dans un domaine. C’est là qu’ils doivent montrer ce qu’ils valent. Et s’ils en ont envie, pourquoi ne pas créer ?

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui aimerait créer ?

Je lui dis courage ! Il ne faut pas qu’il ait peur de poser des questions, d’avancer. Ce n’est pas l’argent qui doit l’arrêter, il suffit juste de travailler à côté pour en avoir. Il ne faut pas se mettre des freins. Il faut croire en ses rêves et foncer !

Pour contacter le Groupement de Créateur de la Guadeloupe

Jean-Luc Epaminondas
Tél : 05 90 82 00 11
Mail : jean-luc.epaminondas@mission-locale-guadeloupe.fr

Mission Locale de Guadeloupe
Lts Petit Acajou – Route de Petit Acajou
97139 Abymes