Alumnis, Portraits

Jean Marc Rousseau : répondre au besoin d’accompagnement lors d’un décès

Rencontre avec Jean-Marc Rousseau, 54 ans, créateur de l’entreprise Quand la vie, après avoir été accompagné par le Groupement de Créateutrs de Seine-Saint-Denis et diplômé du DUCA en octobre 2009.

Qu’est-ce qui vous donné l’envie de créer dans le monde du funéraire ?
J’ai travaillé des années dans le secteur informatique. Parallèlement, j’ai animé des cérémonies d’enterrements au sein de l’Eglise,de façon bénévole. Lorsque j’ai été licencié de mon emploi, j’ai monté un projet de célébration civile qui m’a valu d’être embauché au sein des services funéraires d’une commune. Je me suis rendu compte à cette époque du fossé qu’il y avait entre la réalité commerciale présentée aux familles, et la réalité du terrain. Il y a d’un côté les professionnels des pompes funèbres pour régler toutes les questions d’ordre matériel et administratif, et de l’autre la nécessité de créer un accompagnement humain.

Parlez-nous de votre activité…
J’accompagne toute personne ayant dans son environnement un décès qui est annoncé. J’interviens dans un cadre spirituel hors religieux pour l’aider à vivre ce passage, de façon à passer de la souffrance à la paix, de la mort à la vie. Je propose à mes clients de vivre un moment de célébration, où l’on se tourne vers l’avenir, ce qui est différent de la cérémonie, qui est un moment où l’on se tourne vers le passé. Je suis là pour permettre aux proches de se rendre compte qu’ils sont appelés à poursuivre ce qu’ils ont commencé avec la personne décédée, dans le cadre d’une relation qui n’a pas disparu mais qui a changé.
J’évolue par ailleurs sur la mise en place de mon produit, car je ne suis plus là pour vendre des cérémonies mais pour proposer un accompagnement. J’ai élargi le contexte, je m’occupe de toutes les situations dites de rupture. Il peut s’agir de la perte d’un emploi, d’une rupture amoureuse, d’une maladie, d’un déménagement… Toute chose qui nous oblige à reprendre la vie autrement.
A l’heure actuelle, cette réalité de l’accompagnement n’existe pas. Je suis le fondateur de la méthode « Quand la vie… », qui s’applique sur les grands axes de rupture. A partir du moment où il y a un deuil, il y a un constat et des choix à faire. Je compte réaliser un ouvrage « Préparons-nous ensemble à vivre la mort de ceux qu’on aime » car dans ma démarche, je me suis rendu compte que le marketing est très important. C’est un peu paradoxal car je veux donner l’envie de regarder la mort en face. Mais je suis sûr que j’y arriverai.

Qu’est-ce que le Groupement de Créateurs vous a apporté ?
Ce qui est essentiel, c’est que j’ai pu arriver à discerner ce que j’ai au fond de moi. Le Groupement de Créateurs m’a conforté dans mon cheminement, et m’a apporté la méthode, les éléments et les outils dont j’avais besoin. Avoir l’idée de vendre des cérémonies, oui, mais comment ? Aujourd’hui, je travaille avec beaucoup d’indépendants qui n’ont pas eu cette formation, et je suis en train de préparer des petits séminaires pour les aider à comprendre ce qu’il faut réfléchir pour bien se vendre aujourd’hui.